Les deux dates de 1266 et de 1282, assignées pour termes à cette étude, n'ont point été choisies arbitrairement. On admettra volontiers, a priori,que la sécession de l'île de Sicile, puis sa conquête par les Aragonais aient pu modifier l'économie du royaume angevin. Le terminus a quopeut sembler plus discutable ; l'accession de Charles d'Anjou au trône de Sicile est, en apparence du moins, un événement purement dynastique et l'on sait qu'en matière de commerce, de taxes, le prince angevin conserve, pour une large part, la législation de son prédécesseur. Mais la substitution de Naples à Palerme, capitale du royaume souabe, l'instauration d'une politique méditerranéenne plus ambitieuse et plus ferme, la place prise d'emblée par Charles Ier à la tête de la coalition guelfe d'Italie n'en confèrent pas moins à la date de 1266 une indéniable importance dans l'ordre économique même.